Aurore Vincenti a plusieurs vies. Une première, de linguiste, qu’elle a commencée sur les bancs de l’École normale supérieure jusqu’à passer et obtenir une agrégation d’anglais. Une seconde, « d’éducatrice somatique », locution abstruse qui renvoie à des approches de conscience corporelle par le mouvement, la danse et le toucher. Et une troisième, en sexologie, à l’issue d’une formation à la fac de Genève. Son amour des langues l’engage à développer un travail de vulgarisation linguistique dans les médias. Son dada : tout ce qui est recalé aux portes du dictionnaire et tout ce qui tord le cou à la grammaire : les argots, les jargons, les parlers populaires et même les bruits qu’on fait avec la bouche. Elle a commis pour les éditions Le Robert un ouvrage sur la langue dans le rap, Les mots du bitume (2017) issu d’une chronique sur France Inter (« Qu’est-ce que tu m’jactes ? ») et coécrit un pavé sur le français des régions Comme on dit chez nous (2020). Pour la radio et la télé, elle a étudié, entre autres choses : le corps dans la langue – « La chronique d’Aurore Vincenti », France Inter, 2016-17 / les langages de l’amour – dans Je t’aime, etc., France 2, 2017-2020 / le sexisme dans la langue – « Mauvaise langue », 28 minutes, Arte, 2018 / la question des imaginaires du corps féminin – « Summer body », 28 minutes, Arte, été 2020. Corps, danse, langues, imaginaires, sensibilités, genres et sexualités : voilà l’étendue de ce qui la traverse et la questionne.