
Au Mozambique, au moment du passage à l’an 2000, une malédiction semble sévir. Alors que des pluies diluviennes s’abattent sur le pays, des mines datant à la fois de la guerre d’indépendance et des guerres civiles successives ressurgissent sous l’effet des mouvements de terrain. Les victimes civiles se multiplient, au point que des espaces auparavant considérés comme sécurisés redeviennent dangereux. En parallèle, on suit la transformation du pays sous l’effet de l’arrivée de diasporas et d’industriels internationaux: des Sud-Africains blancs ayant fui l’apartheid se sont installés dans des villages clonés sur les leurs et vivent en autarcie. Ces hommes travaillent notamment sur de grands travaux, à l’image de l’hôtel Miramar, censés attirer une clientèle internationale fortunée. Les Chinois arrivent également en masse, pour exploiter les forêts pourtant protégées, au risque de détériorer un paysage unique. Car la corruption va bon train parmi les dirigeants en place et les industriels les plus implantés.
Aussi, lorsque l’un de leurs proches meurt subitement en sautant sur une mine alors qu’il s’apprêtait à enterrer des documents compromettants, c’est tout ce système peu reluisant qui risque d’être révélé. Damasio, le chauffeur de cet homme, qui se retrouve en possession du coffre enfermant lesdits documents, est directement menacé. Sa mère, Desteria, va tout mettre en œuvre pour le mettre hors de danger. Seront alors convoqués des modes de transaction traditionnels, mais également l’invocation d’esprits et de démons redoutés, les shetanis, la population locale étant convaincue que Desteria a acquis le pouvoir de les apaiser.