« Dans les couloirs, certains découvrent les rébellions de leur caste, se piquent de goûts décalés. Mozart leur paraît commun, comme toute musique classique. Les moins téméraires se réfugient dans les sonorités complexes du style contemporain, auxquelles ils ne comprennent rien. Les autres s’adonnent au rock, ils doivent faire vite avant d’avoir à gagner par eux-mêmes leur propre fortune, à la défendre. Dans les couloirs, aux heures d’absence des surveillants, explosent des accords démesurés, des paroles radicales, des cigarettes interdites. Des hurlements qui se prétendent musicaux. On se plaît à les confondre avec les cris des prisonniers dans les allées pénitentiaires, avec le choc des fourchettes contre les barreaux. On n’a pas conscience qu’on égratigne à peine ce qu’on défendra plus tard, ce qu’on inculquera à ses enfants. Est-il plus mûr, Paul, qui ne se mêle pas à ces amusements ? Dans sa chambre, en l’absence d’Arthur, il écoute Mozart et il pleure de bonheur, il n’a rien à se reprocher, c’est son inclination. »
Élevé dans un pensionnat suisse, Paul découvre à seize ans qu’il est le fils de deux rock stars légendaires. Tout le sépare du monde de ses parents, jusqu’à la musique qu’il écoute. Mais Paul rencontre Claire, une fan inconditionnelle de son père. Alors, peu à peu, Paul change, se frotte à la folie, se rapproche des idoles, entrevoit une chance d’entrer dans leur lignée…