Dans le huis clos d’un village, le déchaînement des passions autour d’un monstre et d’un ange.
C’était un bel enfant mais, à la suite d’une fièvre mortelle et de l’intervention d’un guérisseur, il paie sa guérison d’un visage atrocement défiguré. Il vivra mais, aux yeux de tous, il sera un monstre. Abandonné par son père, un homme détesté de tous, il est alors recueilli, éduqué et caché par le prêtre du village car, au sein du Fond-du-Puits, un tout petit hameau isolé, les passions sont violentes et les haines ancestrales.
En dépit de sa monstruosité, il devient un garçon intelligent, aimable et vif. C’est dans la forêt, la nuit, qu’il trouve sa liberté, et bientôt sa vocation d’embaumeur. Un soir, il rencontre pour la première fois une jeune fille de son âge dont la famille vit en marge du village. Son frère aussi doit demeurer caché : il porte, lui, le fardeau d’une trop grande beauté. Une beauté dangereuse car elle suscite des passions malsaines. Se noue alors entre la jeune fille et le monstre une relation forte et dangereuse.
On retrouve dans Le visage de la nuit le village perdu du Fond-du-Puits, où se situait déjà le précédent roman de Cécile Coulon, La langue des choses cachées. Alors que ce dernier était dense dans son intrigue et son écriture, Le visage de la nuit se déploie sur une quinzaine d’années et donne à lire une histoire complexe aux personnages toujours aussi ambivalents. Anges et monstres se confondent, l’idiotie côtoie la connaissance, l’amour mène au meurtre, la vie s’ancre dans la mort. Le lecteur est entraîné dans un maelström poétique aux sourdes résonances. Dans le huis clos d’un village damné s’affrontent toutes les passions que la langue lyrique de Cécile Coulon fait vibrer avec intensité.