Dans Le mont Arafat, il y a toute la littérature, sous toutes ses formes. Dans Le mont Arafat, des personnages se rendent dans un château. Quelqu’un regarde un Woody Allen, et pleure. Il y a le mont Arafat, où il est dit que Mahomet donna l’un de ses derniers sermons. Un avion disparait. Il y a des univers parallèles, et, bien sûr, des voyages spatiotemporels. Une île avec des prisonniers. C’est très certainement la fin du monde. Des dieux mangent d’autres dieux. Et, dans une pièce, quelque part, il existe un levier que, surtout, surtout, il ne faut jamais toucher.
Imaginez toutes les horreurs et toutes les morts dont vous avez déjà entendu parler, puis imaginez tous les univers et tous les paysages fous dont ils sont issus. Ajoutez des volcans, des météores, des invasions de maisons, des suicides, des Ferrari et des accidents, puis tirez le levier et voyez ce qui se passe. Peut-être quelque chose de terrible, peut-être quelque chose de bizarre, ça dépend de l’univers. Est-ce la fin du monde ? Est-ce que cela a de l’importance ?
Dans Le mont Arafat, Mike Kleine, à la manière d’un Roberto Bolano dans Anvers, déploie un don incroyable pour le collage, le tissage de micro-récits dérisoires montés de manière à produire une sensation mélangée de rire jaune, de désespoir et d’horreur cosmique, d’où, bizarrement, jaillit une évidente beauté.