Le 7 octobre 2014, Denis Mannechez abat de deux balles Virginie Mannechez, avant de tenter de se suicider d’un coup de fusil en pleine tête. Leur fils Quentin assiste à la scène. Mais ce drame dépasse l’horreur d’un féminicide : Virginie est la fille de Denis Mannechez. À travers ce fait divers, Michèle Pedinielli interroge ce qu’il y a de plus inacceptable : l’inceste ou « le pire des crimes » au sein d’une famille, ainsi que les mécanismes d’une domination infligée par une figure paternelle abusive et violente.
« Chez les Mannechez, en revanche, les choses sont extrêmement claires : Virginie est la préférée. Elle est l’aînée, elle est blonde aux yeux bleus. Elle est l’enfant parfaite qui correspond en plus aux idées d’eugénisme nazi qui fascinent tant Denis, passionné de théories sur la race aryenne. Elle est sage et souriante, décroche de bonnes notes en classe, elle est bien coiffée, on lui achète de jolis vêtements. Denis et Laurence la surnomment “Duchesse”. Betty, de deux ans sa cadette, regarde sa grande sœur avec adoration, elle est son soleil. »