Anne Martine Parent compose un paysage façonné comme un prisme aux splendeurs éphémères.
Depuis l’enfance, une femme avance, se perd, se métamorphose jusqu’à la disparition, ses pieds dans le sable, ses cheveux au soleil, ses mains ouvertes, son corps fatigué. L’intimité de sa chambre abandonnée explose de mystère et révèle à voix basse l’histoire de ses joies et de ses douleurs.
En un réseau serré d’échos poétiques, Anne Martine Parent intrique silhouettes et fantômes, constellations, forêts, villes de sable et plages en ruines. Les peaux raccommodées de feuilles mortes, les corps féminins trahis et disloqués, qui se défont et se recomposent, deviennent autant de lieux de réparation, d’horizons fulgurants qu’on échafaude en retenant son souffle.
« Nous accrochons notre survie aux branches des arbres, nos mains hésitantes et furtives construisent des abris. Nous n’avions pas prévu l’orage et ses écorchements. Nous étions verticales claires et verts frémissements. »