La famille Freud comme on ne l’a encore jamais vue ni lue !
Anna est le dernier enfant de Sigmund et Martha Freud. Considérée comme le vilain petit canard du fait de son anorexie, de passages dépressifs sévères et d’une masturbation compulsive, elle est prise en charge par plusieurs garde-malades tout au long de sa vie. Née la même année que le mot « psychanalyse », elle va elle-même être suivie en thérapie par son illustre père durant les balbutiements de sa pratique à Vienne. D’abord institutrice, elle intègre la société de psychanalyse pour finalement suivre les traces de Sigmund en devenant l’une des premières psychanalystes pour enfants.
Exilée à Londres avec sa famille pour fuir les Nazis, elle ouvre une école, l’une de ses maisons, pour accueillir les jeunes laissés-pour-compte d’un système scolaire qui broie la différence. Ce faisant, elle devient la rivale de l’autre figure importante de l’enfance en Angleterre, Melanie Klein.
Après Lou, une amie de son père, avec laquelle elle développera une relation étroite, Anna vit une histoire d’amour avec Dorothy, une Américaine qui la suivra en Angleterre. Pour autant, le mot « homosexuelle » ne sera jamais vraiment évoqué.
Lorsque l’on diagnostique un cancer de la mâchoire à son père, Anna reste auprès de lui jusqu’au bout, devient le centaure protégeant le sanctuaire psychanalytique et va jusqu’à suivre sa patientèle à sa mort.
Les Sept maisons d’Anna Freud se lit tour à tour comme une saga familiale, une brève histoire de la psychanalyse et un roman où les nœuds et tensions de l’Histoire se succèdent. Le tout articulé autour du personnage central que constitue Anna, pourtant la moins aimée de la fratrie. Le livre explore ainsi les faits les plus marquants et romanesques vécus par le clan Freud, non pas de manière chronologique mais dans une logique affective, comme le déploiement non-linéaire de la vie.
Un formidable souffle narratif (l’écriture est précise, parfaitement maîtrisée et sans fioritures) se déploie rapidement et emporte le lecteur à qui est donné une large place, comme dans une analyse.