« Vous pouvez ouvrir un livre de Bénédicte Heim n’importe où, au bout de la première ligne lue, vous êtes happé, ferré, enivré ! Vous êtes dans ce monde que vous croyiez ne pas exister. Son medium c’est son style. Incroyable, baroque et percutant, jamais vu avec une telle force, une telle ampleur. Son lieu préféré, c’est la ligne de crête où tout est haut et aigu. Son carburant, l’amour. Mais il n’y a pas assez d’amour… »
— ADK
Une femme navigue entre des hommes élus. Elle se frotte à eux, s’invente au contact de leurs peaux, de leur langue, de leurs histoires. De leurs silences aussi. Il y a l’artiste, fantasque, histrionique, qui la régale de mille et une nuits récitatives.
Il y a l’amant perpétuel, lunaire, décroché, qui redresse le monde et établit le socle sûr d’un amour indéfectible.
Il y a l’homme. Sans autre nom possible car il est aussi la figure de l’inconnu, de l’inconnaissable, il est l’autre absolu, qui se dérobe à la prise et creuse un désir incendiaire.
Quelques silhouettes féminines traversent également le paysage et y déposent leur empreinte, délicate ou éruptive.
À travers ces portraits, sans cesse repris et brodés avec un point différent (plus serré, affiné, ou qui tente un angle d’approche inédit), Bénédicte Heim crée une langue, hypnotique, presque médiumnique, qui s’attache à dire les sensations au plus près de la vérité du désir, de ses embardées, sa violence, ses métamorphoses, son retrait.