« Je nomme « la voix endémique » mais je ne sais pas ce qu’elle est. Je découvre comment deux mots choisis, assemblés dans l’instinct d’un instant peuvent faire faille, passage d’où s’échappe l’indéfini. Ce qui vient prend forme incessamment nouvelle. La voix n’assène pas, cela je le sais. Elle n’est pas mots d’ordre. À vouloir l’attraper, il n’en reste plus rien comme ces nuages de fumée que les enfants s’amusent à essayer de retenir dans leurs mains. Cette voix, que j’espère interroger à la mesure de son exigence, est dissipation, disparition. Dans le même temps, terre pour moi, vocable où vivre. Je pense à « la colonne absente » sur quoi s’est bâti le poète. »