Depuis 15 ans, Erwan est ouvrier dans un abattoir près d’Angers. Il travaille aux frigos de ressuage, dans un froid mordant, au rythme des carcasses qui s’entrechoquent sur les rails. Une vie à la chaîne parmi tant d’autres, vouées à alimenter la grande distribution en barquettes et brochettes. Mais, quand le roman commence, c’est dans une autre prison, une « vraie » qu’est enfermé Erwan. C’est de là qu’il raconte son histoire tragique, celle d’un ouvrier poussé à bout par la violence de son quotidien : répétition des tâches, des gestes et des discussions, cadence qui ne cesse d’accélérer, et partout le sang des bêtes qui colle à la peau… Pour s’échapper, Erwan se rappelle sa jeunesse, passée dans un lotissement en périphérie de la ville, son histoire d’amour avec Laëtitia, saisonnière à l’abattoir, mais aussi ses angoisses, de plus en plus fortes au fur et à mesure des années. C’est elles qui le conduiront à commettre l’irréparable.