Françoise en dernier est l’histoire d’une jeune femme qui refuse de se faire dicter la voie à suivre, même si elle sait qu’elle ne regarde pas toujours dans la bonne direction. C’est un voyage en autostop, en train, à pied, qu’elle entreprend le sourire en coin, les canines aiguisées et un feutre noir dans la poche de son jeans, pour signer son nom, pour laisser des traces. On part toujours à la recherche de quelqu’un, pas nécessairement de quelqu’un d’autre.
Françoise a dix-sept ans à l’été 1997. Elle fait comme bon lui semble. Elle a volé pour la première fois à neuf ans. Elle vole parce qu’elle le peut. Toutes sortes de choses, des magazines, de l’argent, des bombes aérosol pour taguer les trains. Dans son édition d’avril 1963, le magazine Life raconte l’épreuve d’Helen Klaben et de Ralph Flores dans les forêts du Yukon, où ils ont survécu quarante-neuf jours avant d’être secourus in extremis. Depuis qu’elle l’a lue, Françoise est fascinée par cette histoire. Un matin, lasse de squatter des maisons inoccupées, elle part. Elle veut savoir ce qu’a ressenti Helen Klaben quand l’avion où elle avait pris place a commencé sa descente incontrôlée vers la cime des épinettes noires. À l’insu de ses parents, elle part et passe la frontière américaine.