Qu’on se rassure, ceci n’est pas vraiment une traduction. Disons plutôt une révision, une variation. Un hommage et un éclat de rire. Où le « vulgaire illustre » défendu par le Florentin dérape dans une « vulgaire parlure » inspirée des bas-fonds urbains.
Dans la grande tradition des travestissements d’œuvres canonisées comme on en fait depuis l’âge baroque, le livre propose une adaptation souriante de l’Enfer de Dante où l’invention langagière la plus débridée puise dans l’argot populaire et les archaïsmes français pour composer la « vulgaire parlure », sorte de miroir inversé du « vulgaire illustre » développé dans l’original proto-italien. La contrainte spéciale ici : que la mutation grotesque opérée ne s’exempte pas d’une versification conséquente, et affecte le moins possible le contenu narratif et les enjeux historiques ou intertextuels propres au poème dantesque. En un mot, le rire n’a pas à interdire la poésie, ni la fidélité, pour ne rien dire de la clarté ou de la lisibilité.