Roman dystopique aux accents kafkaïens, dans la lignée du J. G. Ballard de la trilogie de béton et des œuvres paranoïaques de Philip K. Dick, Les agents raconte un monde où l’aliénation du travail est devenue le fond généralisé et machinique où tous s’affrontent et tentent de survivre.
Nous sommes dans le Quartier Sud, à l’étage 122 de la tour 35S. Le dehors est perdu, sujet de toutes les terreurs, repris par ceux qu’on appelle les chats. Les autres en sont réduits à vivre confinés dans des box blindés, dans de hautes tours de verre d’un autre siècle, d’où personne ne peut sortir, sauf pour plonger vers la mort. Ce sont des agents. Dans leurs box, prostrés devant leurs écrans, ils surveillent la bonne marche d’un monde qui tourne sans eux. Plus que tout, ils luttent contre la paranoïa qui les tenaille à longueur de journée. Leur conditionnement aux mains d’instructeurs-machines les maintient dans la peur d’un système occulte. Au moindre écart, on les jette à la rue – châtiment plus terrible que la mort. Pour survivre, ils forment des guildes, qui toutes se livrent une guerre lente et insidieuse. C’est leur destin et leur seule option : détruire peu à peu et méthodiquement les autres guildes et prendre le contrôle de l’étage. Mais quand, en remplacement d’un agent suicidé, apparaît à la Porte des Hairaches un jeune homme trop vieux, dandy désinvolte vêtu de velours violet, aux cheveux longs, noirs et brillants comme les canons de leurs fusils, ils comprennent que leur monde est un leurre, et qu’il touche à sa fin.