Un premier roman à l’oralité saisissante sur la dette qui nous unit à ceux qui nous aiment.
L’enfant arrive dans sa famille à l’âge de cinq jours. Très jeune, amour et argent le taraudent. A-t-on une dette envers quelqu’un lorsqu’on a été adopté ? Il ne cesse dès lors de compter de manière obsessive les pertes et les gains : un chocolat chapardé, un billet de vingt dollars confisqué, le lot d’un jeu télévisé, des cadeaux à sa mère comme des actes manqués. Mais comment y trouver son compte ? Comment compter jusqu’à soi quand un écart, une brèche, un trou, apparaît entre les souvenirs de l’enfance et ce qui fut vraiment, entre son milieu social et ses nouvelles passions ? Comment combler ce trou que représentent les cinq premiers jours de la vie où l’on flottait entre deux noms ?
Impitoyablement observateur, pince-sans-rire parfois et toujours émouvant, Le compte est bon est un puits de style vivant. Louis-Daniel Godin conte en comptant, saute de chiffre en chiffre, de lettre en lettre, afin de mettre le compteur à zéro, de dire l’idée d’écrire un livre pour être quitte avec la vie, un livre sur l’impossibilité de devenir soi.