L’histoire retrouvée d’une femme sans histoire.
Thérèse, sur les photographies, semble ailleurs, le regard absent. On dirait qu’elle retient son souffle, protégeant un secret ou ravalant un cri. Depuis plus d’un demi-siècle, Thérèse Lefebvre, née Larin, est disparue et on n’a plus jamais reparlé de tout ça. Alexandra Boilard-Lefebvre, sa petite-fille, souhaite pourtant redonner corps à cette femme qu’elle n’a pas connue, la matérialiser. Elle enquête, elle retrace, elle enregistre et retranscrit, pour remplir les trous de l’histoire. Elle écrit les joies et le drame de cette jeune femme qui, comme tant d’autres housewives des décennies d’après-guerre, a vu ses aspirations englouties dans le confort de banlieues uniformes.
Une histoire silencieuse est l’aboutissement d’un attentif travail de mémoire au plus près des surgissements fantomatiques du passé, et la silhouette de Thérèse apparaît progressivement parmi les mots et les souvenirs, dans la scansion des voix et la blancheur des images.