
Première femme à sillonner la Polynésie en cargo, Renée Hamon a vécu vingt mois à Tahiti, aux Tuamotou et aux Marquises, sur les traces de Paul Gauguin. Elle en fait dans ces pages le récit pittoresque, non sans poser un regard lucide, parfois moqueur, sur les effets pervers de la présence française – délabrement des mœurs et des coutumes, incurie des autorités de santé. Aux îles de lumière paraîtra en 1940 avec le soutien de Colette, qui s’est prise de tendresse pour cette aventurière. C’est elle qui présente au public ces « croquis d’insulaires qui ne sont point ceints et couronnés, nuit et jour, de tiaré inamovible ».
D’îles en atolls, Amants de l’aventure, unique œuvre de fiction de la « reporter-vagabonde », campe une galerie d’originaux « dont la conscience n’est pas absolument nette », mais qui ont « quelque chose à raconter ». Il a, dira encore Colette, « le goût, la couleur, le son inimitable des choses vraies » et paraîtra en 1943, peu avant la mort du « petit corsaire ».