Bella Gunness est la première tueuse en série de l’histoire. Née Brynhild Storset en 1859 dans une famille modeste de Norvège, elle devient fille de ferme avant d’émigrer vers l’Amérique où elle assassinera plus d’une quarantaine de personnes, essentiellement des hommes. C’est son incroyable destinée qui est au cœur du roman de Victoria Kielland : celle d’une femme que les injustices de classes, la quête d’amour absolu et l’austérité religieuse font basculer dans la folie meurtrière. Du Chicago de la fin du XIXe siècle à l’Indiana, elle va leurrer puis tuer ses maris, ses propres enfants, ses garçons de ferme et autres jeunes scandinaves fraîchement débarqués aux États-Unis qu’elle séduit par l’intermédiaire de petites annonces.
Au fil d’un texte ciselé, charnel, aux très beaux élans poétiques, l’autrice fait corps avec les tourments de Belle, son appétit érotique, son insatiable besoin d’être aimée, le poids de la culpabilité luthérienne qui la poursuit jusque dans ce nouveau pays où elle, comme tant d’autres, espère se réinventer.