Romane Bladou attrape au vol le vertige des êtres en partance et la beauté claire des tempêtes intérieures.
Il y a les baignades de Camille, provisoirement échouée sur la péninsule de Bonavista à Terre-Neuve. Les couleurs qui dansent sous ses paupières n’apaisent que pour un instant sa soif de renouveau. En Écosse, un garçon brillant, William, a la plus jolie maman de l’île de Mull. Il arrime ses jeux à la cadence des marées et perce des trous dans les bottes de sa mère pour lui redonner le sourire. Chercheur en biologie marine, Lou a, lui, abandonné son amoureuse bretonne pour rejoindre l’Islande. La lumière rare lui offre là un manteau propice au deuil et aux dérobades du cœur. Et enfin Célia, en Bretagne, à l’aube de ses amours et déjà nostalgique. L’adolescente est attentive aux vibrations subtiles du dehors et au goût de sel sur ses lèvres.
D’un bout à l’autre de ce voyage en Atlantique Nord, ces morceaux d’existences se répondent, se réfractent et diffusent leur clarté, sous l’œil scrutateur des poissons migrateurs.