Ferenc Molnár

À cœur perdu

22 mai 2025
Roman
240 pages
115 × 190 mm
13,90 €
9791039206396
979-1-0392-0639-6

collection « Le Domaine »

																Ferenc Molnár, À cœur perdu
																Ferenc Molnár, À cœur perdu

L’ultime roman de l’auteur hongrois des Garçons de la rue Pál, écrit en exil.

« Tant que je pourrai écrire, chaque fois que je prendrai ces feuilles, j’évoquerai le départ : un officier fasciste, à la frontière de Suisse et d’’Italie, me crie : “Votre religion ?”… une jeune fille inconnue à cheveux roux me regarde de son coin… m’avait-elle déjà regardé ? Est-ce mon imagination ? Chaque fois que j’évoque ces souvenirs, il me semble que je savais déjà vers quoi je me lançais à cœur perdu. »

Ainsi s’exprime le narrateur, journaliste hongrois, dans l’hôpital new-yorkais où s’achèvent ses jours. C’est un homme traqué, parce que juif, qui a fui l’Europe en 1939. Une attirance inexplicable, sauf l’anxiété et la solitude, lie son destin à celui d’une jeune danseuse, Édith Gaal, qui a fui la Hongrie après le suicide de son père. Leur liaison s’envenime lorsqu’il découvre qu’Édith plaît aux hommes et en joue. Sur son chemin, une succession de personnages inquiétants ébranle une à une ses certitudes : deux patrons de boîte de nuit qui ont connu Édith en Europe, un émigrant effronté auquel elle n’est pas insensible, le docteur autrichien qui soigne son cœur malade avec répugnance, la veuve Hilda qu’il finira par épouser sans rien soupçonner de son passé…

Drame de la vieillesse et de l’exil, écrit directement en anglais à New York, À cœur perdu (Farewell My Heart) est le dernier roman de Molnár. La traduction française a paru en 1946 aux Éditions de la Maison française, sise au Rockefeller Center, qui publiait des écrivains exilés comme Raymond Aron, Saint Exupéry ou Jules Romains. Quoique les personnages de ce roman soient « entièrement fictifs », sa teneur autobiographique et les allusions à la guerre en Europe y sont autant de métaphores de la déchéance du narrateur, auquel le « monde d’hier » est arraché jour après jour.

L’auteur

Ferenc Molnár (1878-1952), de son vrai nom Ferenc Neumann, naît à Budapest au sein d’une famille juive aisée. Il prend le pseudonyme de Molnár (« meunier »), du nom d’un personnage d’une de ses premières pièces : il en écrira plus de trente, dont Liliom (1909), qui triomphera à Broadway, puis à Hollywood (Fritz Lang, 1934). Correspondant de guerre en 1914-1916, il sera décoré par l’empereur François-Joseph. Fuyant le fascisme et les persécutions, il se réfugie en Suisse en 1939, puis à New York en 1940. Seuls trois de ses dix romans ont paru en français. On connaît surtout Les Garçons de la rue Pál (1906), souvent comparé à La Guerre des boutons, classique toujours populaire de la littérature hongroise.

Points forts

La réédition du dernier roman de Molnár, œuvre crépusculaire et intrigante écrite en exil à New York ;

une introduction de quelques pages présente l’auteur et la genèse du livre ;

la nouvelle traduction des Garçons de la rue Pál (Tristram, 2024) a été unanimement saluée : « une allégorie visionnaire des périls à venir » (Le Monde), « une saisissante double lecture » (Le Canard enchaîné), « un adieu tragique à l’innocence » (Le Figaro)…

22 mai 2025
Roman
240 pages
115 × 190 mm
13,90 €
9791039206396
979-1-0392-0639-6

collection « Le Domaine »