Une prose acide et délurée où gronde l’appétit du corps désirant.
La jeune fille hors norme de ce livre pas comme les autres n’aime que des choses très précises : le film À ma sœur de Catherine Breillat, mâcher des Dragibus et des Fraizibus avec du chocolat au lait, Amour, gloire et beauté mais uniquement les scènes dans lesquelles apparaît Sally Spectra, jouer des tours cruels à son amant, le roman Le Diable à Cristoforo de la collection Harlequin, ou encore se toucher en toute discrétion dans le rayon enfant d’un grand magasin. Mais ce qu’elle adore par-dessus tout, c’est son frère si étincelant, séducteur invétéré chez qui elle squatte. Donc, forcément, toute sa haine se porte vers celles qu’elle appelle les possibelles : les conquêtes de son frère, prétendantes au titre de petite amie officielle. Elle fera tout pour les percer à jour et les éliminer l’une après l’autre. Ce n’est pas parce que tout le monde la trouve grosse et bizarre qu’elle laissera ces filles à la mode menacer son monde.
Dans À mon frère, E. L. Karhu met en scène une inadaptée magnifique et inoubliable.