Virginie DeChamplain, de sa prose vive et franche, dresse un bastion salutaire.
Quand vient l’effondrement du monde, sous l’effet des déluges, des canicules et des incendies, deux femmes se rencontrent dans une forêt que les loups ont reconquise. L’une a trouvé refuge avec un compagnon d’exil dans une maison isolée, à l’autre il ne reste que ses trois jeunes enfants épuisés à qui elle veut offrir un lieu où aspirer à plus que se détruire encore. Toutes deux ont en commun des histoires qu’elles ne sont pas prêtes à raconter.
Lors de leurs marches en forêt, les deux femmes sont protégées par une biche à l’esprit calme qui les suit dans leurs déplacements. La bête va et vient entre leur abri et la clairière aux cadavres. Elle est la dernière de son espèce et sait le cataclysme qui va causer leur perte.
Dans l’urgence d’une langue orale et indocile, Virginie DeChamplain imagine une post-apocalypse féminine où l’on recueille le présent dans ses plus subtils détails : la profondeur des bleus de la rivière, la texture des premiers bourgeons, les effets de la lumière sur les feuilles des arbres.