Mylène se considère lucidement comme l’intendante de son mari Mallaury. Une vie simple et banale dans laquelle elle s’occupe de son foyer avec une grande minutie, prolongement du travail consciencieux exercé au service municipal de la ville de Saint-Étienne, quand elle vérifiait les habitations afin de prévenir tout risque de destruction. Mylène veille à ce que Mallaury ne manque de rien, surtout depuis que ses romans connaissent le succès. L’accompagnant dans tous ses déplacements, elle traque le moindre défaut, lisse le moindre pli. Mais un soir, lors d’un dîner entre écrivains, Mylène fait une rencontre qui l’amène à agir étrangement : elle se laisse disparaître. En échappant à son mari pour la première fois, elle se confronte au passé et sort de son silence. La femme de l’écrivain commence à écrire.
Avec Théorie de la disparition, Séverine Chevalier déploie l’épopée minuscule d’une femme qui pense n’avoir rien à dire – à peine à exister. Une réflexion romanesque autour de la réappropriation et du ressaisissement de soi portée par une écriture sensible et marquante.