Roman autobiographique dont l’action se déroule en vingt-quatre heures, où autodérision et désespoir sont indissociables, Mille secrets mille dangers raconte l’histoire de deux hommes qui ont grandi ensemble au Petit Liban, à Montréal, et qui, un jour de juillet 2007, jour du mariage du narrateur, seront mis face à tout ce dont ils ont hérité, où figurent en bonne place l’angoisse et la maladie, les superstitions et le déni, et une obsession pour la magie noire de l’argent.
Alain épouse Virginie en la crypte de l’oratoire Saint-Joseph à Montréal. En apparence, c’est le plus beau jour de sa vie. Le marié est entouré de ses beaux-parents, de sa meilleure amie, de son cousin et de ses parents, qui ont quitté les guerres du Moyen-Orient pour le Québec, où ils se sont livré une autre sorte de guerre, familiale, intime, impitoyable : divorce, avocats, déchirements. La table est mise ce jour-là pour un désastre. Le mauvais oeil attend son heure. Car Alain va mal, de mal en pis, son corps et son esprit l’abandonnent, au moment même où un nom maudit resurgit des années noires du passé. Un nom vite rejoint par une voix, un corps, une histoire : un fantôme se fait chair, qui a plusieurs visages. Et tout ce qu’on a voulu oublier, tout ce qu’on a refusé de voir, tout ce qu’on a détesté vient réclamer son dû.
Auteur de deux romans célébrés par la critique, Matamore nº 29 (2008) et Pourquoi Bologne (2013), Alain Farah revient avec son oeuvre la plus singulière et la plus ambitieuse, sur la famille et l’immigration, la souffrance et le deuil, l’argent et la religion – à la fois vertigineuse mise à nu et réinvention personnelle des possibilités du roman.