Tout le monde se souvient des visages de Joëlle Aubron, Nathalie Ménigon, Jean-Marc Rouillan, Georges Cipriani sur les avis de recherche et les images de leur arrestation en 1987. Ces derniers incarnent le groupe Action Directe. Et pourtant, sa branche lyonnaise, tout aussi violente, reste méconnue… Formée par André Olivier, professeur exclu de l’Éducation nationale pour sa radicalité politique, le groupe compte une dizaine d’individus. Aux côtés de l’enseignant extrémiste, Maxime Frérot, un de ses anciens élèves, qui vivra dans la clandestinité de 1980 à 1986. Ensemble, ils seront à l’origine une trentaine de braquages, d’attentats à l’explosif et de meurtres dans l’agglomération lyonnaise, ciblée pour les grands patrons et les entreprises qu’elle héberge : Elf, Rhône-Poulenc, Renault… Au-delà de ce bilan, l’histoire de cette branche raconte aussi la dérive progressive d’un mouvement d’ultragauche post 68 jusqu’à l’arrestation de ses membres, qui entraînera le premier procès d’un groupe terroriste en France.
Avec cette enquête inédite, Richard Schittly lève le voile sur une histoire – riche en événements, en personnalités, en rebondissements permanents – qui n’a encore jamais été racontée. À travers des archives judiciaires et une série d’entretiens avec des acteurs et témoins directs, c’est tout le contexte social et politique d’une époque pendant les années de plomb qui ressurgit.