Un matin, dans une chambre d’hôtel de Vancouver, Hazel Brown découvre au réveil qu’elle a écrit l’œuvre de Baudelaire, révélation qui l’invite à replonger dans sa mémoire de fille, à raconter cette époque où, poète sans le sou, elle vivait en dandy dans le Paris des années 1980 – les chambres miteuses, les garçons maigres, les repas frugaux, les emplois domestiques, les fripes griffées. Si la jeune Hazel est sûre de sa vocation, lui pèse néanmoins le désir d’incarner une féminité réifiée, celle que lui renvoient ses amants et ses employeurs comme la littérature elle-même.
Construit en douze chapitres où se trament récit et pensée, La fractale Baudelaire est un roman d’apprentissage et un art poétique, autant qu’un voyage dans les méandres de la mémoire et une méditation érudite sur la peinture, la mode, la ville et les rapports surdéterminés entre les genres, entre les classes sociales. La figure de Jeanne Duval, mystérieuse muse du cercle baudelairien, en est le fil d’Ariane.